a propos de l'éphémère

Extraits de "autoportrait au radiateur"  de Christian Bobin

exprime au plus près mon ressenti vis à vis du lien avec les fleurs fraîches.

 

"Je les rencontre une fois par semaine dans une rue en pente. Je les ramène chez moi et je les regarde vivre. Apparemment ce sont des fleurs. Apparemment. Les choses ne sont jamais seulement des choses. Celles ci par exemple, des tulipes, font résonner dans l 'appartement une note gaie, fraternelle....les livres ne savent pas, comme des tulipes, mourir et renaître et enfin mourir pour de bon. Ce qui aide, c'est ce qui passe. Ce qui prétend à l'éternel n'est d'aucun réconfort."

 


" Dans la cuisine, des roses minuscules, adorables.

Deux sont en grandes conversation, appuyées l 'une sur l'autre.Quand je quitte l'appartement, je les regarde et j'ai la sensation de partir en laissant la lumière."

"Leur tête à tête avec la lumière a épuisé les roses.

J'ai rassemblé les deux bouquets, coupé les tiges, installé ce petit monde à la cuisine, dans un vase-maison-de-retraite.

"Je n'imagine pas quitter un jour mon terrain vague,

ses pissenlits, ses ronces, ses miracles.

 

... Les roses mortes ne sont pas mortes : elles ont jeté tous leurs vêtement pour filer nues entre les bras de la lumière."